Interdiction des néonicotinoïdes: la France contre l’Union européenne
La Cour de Justice de l’Union européenne a finalement tranché en interdisant formellement aux États membres de contourner l’interdiction des semences traitées aux néonicotinoïdes.
Cette décision met à mal la politique gouvernementale française sur les pesticides, qui a déjà causé de gros dégâts à la filière betterave. En 2020, certaines cultures ont été ravagées par la jaunisse, entraînant des pertes de rendement allant jusqu’à 40%.
La France se retrouve à nouveau confrontée à l’Union européenne, cette fois-ci à propos de l’interdiction des néonicotinoïdes, ces pesticides mortels pour les abeilles. Depuis 2018, ces produits chimiques sont interdits dans l’Union européenne en raison de leur impact dévastateur sur les pollinisateurs et sur l’ensemble de l’écosystème. Pourtant, la France a déjà obtenu deux dérogations pour la filière betterave et souhaitait en obtenir une troisième pour l’année 2023, malgré les avertissements des associations écologistes.
Face à cette situation, les producteurs de betterave se sentent impuissants. « Comment voulez-vous aller protéger des betteraves contre des pucerons si on n’a pas d’insecticides ? C’est comme soigner la grippe sans vaccin », déclare Christophe Buisset, vice-président de la chambre d’agriculture de la Somme. Pourtant, il est crucial de protéger les abeilles et les autres pollinisateurs, qui jouent un rôle crucial dans l’équilibre de notre écosystème et dans la production alimentaire.
Le gouvernement français se retrouve maintenant face à un choix crucial : continuer à défendre la filière betterave en dépit de l’interdiction européenne, ou bien se plier aux règles de l’Union européenne et trouver des solutions alternatives pour protéger les cultures. Les associations écologistes, elles, espèrent que cette décision de la Cour de justice de l’Union européenne sera enfin l’occasion de mettre fin à l’utilisation de pesticides nocifs pour l’environnement et la santé des populations.